lundi 26 avril 2010

Le langage de l'interprétation

Language of interpretation

Je me suis réveillée ce matin ressemblant à quelqu'un qui a fait 10 rounds avec Mike Tyson!  Mon visage est gonflé et ma lèvre inférieure est énorme, c'est comme si j'ai trop forcé sur le botox.  La semaine dernière mon mari et moi sommes partis en vitesse à Londres pour demander un deuxième avis sur la prochaine étape de mon traitement.  Nous n'avons eu aucun problème à prendre l'Eurotunnel, donc je ne comprends pas tous les problèmes des gens incapables de retourner en Albion à cause des cendres volcaniques.
Bon, le Docteur Spittle fut très accueillante et a fait de son mieux pour comprendre en très peu de temps les complexités d'un dossier ouvert depuis dix ans et a conclu que je suis une femme exceptionnelle qui a connu beaucoup de souffrance et continue d'en subir, mais a compati avec moi pour dire que la longévité (étant relativement jeune à 56 ans) est une question aussi importante pour moi que la qualité de la vie.  Toutefois, ma maladie est incurable, et je dois considérer mes options.
Elle a soulevé la possibilité de retourner au Royaume Uni pour être près de ma famille et bénéficier des excellents soins fournis par les infirmières MacMillan disponible là-bas.  J'en ai interprété qu'elle pensait que je n'avais plus longtemps à vivre, sans le dire ouvertement.  Mon mari ne l'a pas du tout vu comme ça, plutôt que nous comparions les soins médicaux en France et ses faiblesses dans le domaine de soins postcure, c'était tout.  Donc, même lorsque le langage est le même, on entend des choses différentes.
Je suppose que l'état émotionnel joue un rôle important dans la compréhension, et à ce moment-là j'étais fatiguée, larmoyante et peinant à communiquer.
Quoi qu'il en soit, la conclusion de ce médecin, très cher de Harley Street, est qu'elle est d'accord avec les français pour dire que je devrais arrêter la cortisone, quoique lentement pour éviter des effets secondaires dramatiques et que, si je me sens assez forte, je pourrais essayer de recommencer la chimiothérapie.  Elle m'a donné l'impression que mon cancer de la langue la préoccupait plus que les tumeurs aux poumons, puisqu'il restreigne tous les mouvements de ma tête et mon cou, causant des douleurs, des tensions, des souffrances et, bien sûr, nuisant à mes capacités d'expression, tandis que les poumons ne présente pas encore de symptômes.  Elle pensait aussi que la grosseur que j'ai sur le menton est une tumeur alors que mon médecin ORL français insiste qu'elle ne l'est pas, donc je pense qu'il faut que j'aie une biopsie afin de les départager.   Elle a maintenu qu'il m'est possible d'avoir encore des séances de radiothérapie, contrairement aux médecins français qui ont insisté que non.
ALORS, qui croire, que faire, est-ce que ce rendez-vous m'a apporté quelque chose ou ne fait-il que rajouter aux cercles dans lesquels je tourne.
Il y a une chose qui est sûre, je vais diminuer les doses de cortisone dès que possible et me fixer l'objectif de voir mon fils recevoir son diplôme d'université en juillet, mais actuellement cela me semble être une sacré côte à monter encore une fois.
Hé, je n'ai pas que du vague à l'âme - j'ai adoré parcourir Londres en voiture, regardant les monuments en cherchant Harley Street et j'ai passé la nuit avec le meilleur de mes amis d'université dont je vous parlerai une autre fois.

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