vendredi 26 février 2010

Brandir mon blog comme arme d'attaque

Brandish my blog as a weapon of attack.


Vider mon sac.

J'aimerais me débarrasser de ce râle qui habite ma gorge et ma poitrine, ces glaires qui remontent et descendent mais qui ne s'en vont jamais.

J'ai écrit, à la main, une lettre à ma mère et j'écris comme une vieille dame qui n'arrive pas à contrôler le tremblement de ses doigts – un autre effet secondaire des médicaments que je prends me dit-on.

Car j'ai envie de ronchonner aujourd'hui, comme vous pouvez peut-être le constater alors j'ai pensé saisir l'occasion pour vous donner quelques conseils sur la manière de vous y prendre avec des malades du cancer ou d'autres personnes qui sont gravement malades, ne vous offensez surtout pas – mon idée c'est de vous donner des conseils constructifs.

Ne nous évitez pas. Nous nous sentons déjà comme des lépreux, comme si nous étions sales en quelque sorte et que les gens parlent de nous derrière notre dos.

Si vous ne savez pas quoi dire alors dites le nous, ou dites simplement que vous êtes navré.

Demandez comment nous allons, mais n'attendez pas à ce que nous vous répondions de façon désinvolte comme 'bien, merci' – le mieux auquel vous puissiez vous attendre ce serait 'merci d'avoir demandé – ça se passe bien aujourd'hui' ou 'Merci, mais ca ne va pas trop bien aujourd'hui'. Mais posez quand même la question, c'est important. C'est surprenant le nombre de personnes qui se lancent immédiatement dans une description de leur propres problèmes de santé et puis disent quelque-chose comme – mais bien sûr ce n'est rien par rapport à vos ennuis – comme si vous aviez besoin que l'on vous le rappelle. C'est bien d'entendre les gens parler de leurs articulations qui leur font mal à force de courir etc... mais cela devrait être réciproque.

On dit souvent que les malades du cancer sont courageux et braves mais je crois que la majorité serait d'accord avec moi pour dire qu'ils détestent cette description. D'habitude je n'y répond pas mais cela me mets en colère, car je fais seulement ce que je peux pour rester en vie, je n'ai pas le choix - oui, quelquefois c'est très dur à supporter, mais on est obligé de continuer et de faire de son mieux. Je veux survivre, je ne suis pas un Scott de l'Antarctique prêt à sacrifier sa vie dans l'espoir que d'autres survivront. C'est ça le courage.

'Vous devriez rester optimiste' – c'est une sorte de culture du blâme. Je sais que les gens ne veulent dire que du bien ainsi, leur idée c'est que si vous avez le moral, ce sera plus facile d'aborder la maladie. Mais le malade entend. alors c'est ma faute si je meurs de ce cancer, parce que je l'ai laissé m'abattre et c'est moi qui l'ai fait venir. On essaie d'être tout le temps positif, lorsqu'on se sent misérable et on pense souvent à la mort et on ne peut pas chasser ces pensées parce qu'elle semble si près.

Une autre bête noire c'est lorsque les gens semblent penser qu'ils peuvent vous poser des questions personnelles que jamais ils n'oseraient poser à d'autres. Comme 'est-ce que je crois en Dieu?'. Si c'était le cas j'suis pas trop impressionnée en ce moment, et si non, alors je ne vais pas subitement devenir croyante dans l'espoir qu'Il me guérira parce que je suis croyante ou que cela m'apportera du réconfort à l'idée de perdre mes enfants et mon mari.

Ce que vous pouvez faire pour aider c'est de rester positifs et encourageants vous-mêmes. Vous n'êtes pas obligés de dire quoi que ce soit (surtout pas, ca va aller), mais mettre votre bras autour de la personne, montrer de la chaleur, être normal, sourire et parler de votre monde – nous en faisons toujours parti, même si ne nous pouvons y participer autant que nous le souhaiterions.

Passez un très bon weekend.

Publié par Caroline à l'adresse 23:28 9 commentaires

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