lundi 15 mars 2010

Je ne me réjouis pas à l'idée de la semaine à venir

not looking forward to this week

Bientôt une visite à l'hôpital - j'ai vraiment la sensation d'avoir des hauts-le-cœur rien qu'en m'approchant de ce lieu, même si c'est un endroit très agréable dans Paris.  C'est un drôle d'hôpital car personne n'a l'air malade.  M'y rendre, c'est une sorte d'expérience kafkaïenne.  Je vais y passer un bref examen de routine, pendant lequel le médecin, celui qui a enlevé la plupart de ma langue, fera très peu d'efforts pour essayer de me comprendre et dirigera toutes ses questions vers mon mari.  Ensuite, on me donnera une longue ordonnance pour mes médicaments.  Si j'ai de la chance, il me demandera peut-être comment va le moral - comment répond-on à cela!

Vraiment navrée si je donne l'impression d'être amère, c'est peut-être parce que ma sœur est en train de se bronzer à la Barbade, et que ma fille est à New York (mais je suis si contente pour elle, elle mérite vraiment ces vacances) et un peu de soleil dans ma direction ne fera pas de mal.
 
Toutefois, l'infirmière vient d'appeler et elle m'a dit qu'il fera 14 degrés cet après-midi, donc peut-être que j'aurai un moment pour me mettre le visage au soleil.


Publié par Caroline à l'adresse 09:18 4 commentaires

vendredi 12 mars 2010

C'est un drôle de monde

it is a funny world

Je me suis sentie un peu découragée il y a quelques jours, quand j'ai constaté "la floraison "de mes vaisseaux capillaires sur toute l'épaule droite, et tenant compte du fait que je bave, que je ne peux plus me moucher sans me tenir fermement la bouche, que je peine à monter l'escalier comme une vieille dame, que ma culotte ne tient plus très bien en place car je suis trop  maigre, surtout autour des cuisses, et qu'il suffit que je regarde mes jambes pour qu'un bleu apparaîsse.  Le pire de tout cela, c'est que je ne me ressemble pas - mais plutôt à une noix de coco en réalité!

Et alors nous sommes partis en Angleterre pour quelques jours, pour rendre visite à une vieille tante qui vient de s'installer dans une maison de retraite.  Nous avons séjourné dans un cottage juste de l'autre côté de la Manche, donc pas trop de route, le brouillard s'est levé et je me suis sentie si détendue!

Je me suis promenée un peu vers le magasin du village, et si je ne pouvais pas discuter avec les villageois, c'était néanmoins très agréable de les écouter papoter, des affaires locales, si aisément.  Il faisait très froid, mais le ciel était bleu et le paysage du Kent était ravissant avec tous ses jolis villages.

John et moi avons pu tous les deux nous décontracter - nous éloigner des infirmières et vivre dans un monde différent pour un court instant et, vous le savez, mon état n'a pas changé, toutefois pendant ces quelques jours mon monde a changé et cela m'a fait le plus grand bien et j'espère que cela durera.

un très bon weekend à vous tous et j'espère que vous aurez un moment à vous.

lundi 8 mars 2010

Le Blog en français

 

Blog in French

N'est il pas merveilleux que, grâce à Susan, vous puissiez maintenant lire mon blog également en français. Un élargissement de l'audience ne peut qu'être bénéfique.
Peut-être que certains d'entre-vous pourraient faire un don sur le site en français http://marathon-de-paris.aiderdonner.com/carolinehardy
Je suis très fière de ceux qui se sont déjà montrés si généreux! Mes enfants commencent à sentir la pression du marathon à venir. Le combat mental se manifeste. Des petits trucs?

samedi 6 mars 2010

S'attendre à l'inattendu

expecting the unexpected

Il fait toujours un froid polaire, mais on sent que le printemps est dans l'air, emmenant avec lui cette envie irrésistible qu'ont les femmes de débarrasser et rafraîchir un peu leurs intérieurs.  Moi, c'est pareil, même si j'ai un sentiment d'urgence car je ne veux pas laisser ma famille faire le ménage dans ce que nous avons accumulé.
C'est donc avec les meilleures intentions du monde, et rassemblant un peu d'énergie, que j'ai commencé à trier divers jouets et les livres à donner.
J'ai décidé de laver les peluches - grande erreur de ma part puisque l'une d'elles s'est vidée de son rembourrage dans la machine à laver et l'a bloquée.  J'ai passé le reste de la journée à déboucher à plusieurs reprises la pompe.  Le garage était inondé et voilà une journée qui s'est envolée, tandis que je maudissais ma stupidité.
A la fin j'ai été obligée d'aller acheter une nouvelle machine, une sortie qui s'est avérée, en fait, être un événement assez amusant (je dois rire de ces incidents sinon la vie serait insoutenable). J'ai une bonne amie qui m'a accompagnée pour faire office de voix.  Elle parle assez bien le français mais n'est pas bilingue, or, il y avait elle, plus moi, qui suis plus ou moins muette, en train d'essayer d'extraire des informations sur ces machines de la vendeuse qui était enceinte jusqu'au cou.  Cela devait avoir l'air drôle: moi qui faisait des signes en tenant prêts ma feuille et mon stylo, crachant dans mon gobelet toutes les cinq secondes, mon amie qui ne savait plus si elle parlait anglais ou français et la vendeuse qui ne voulait que s'asseoir et se masser le ventre. Je crois qu'elle a fait là une vente qu'elle n'est pas prête d'oublier.

En conséquence, je suis rentrée épuisée, larmoyante et me sentant incompétente, au moment où le facteur a frappé et m'a laissé un paquet en provenance d'un vieil ami de fac - que je n'avais pas revu depuis des lustres, mais avec qui j'ai pu conserver une amitié spéciale, comme celles que l'on créent au cours de ses années de jeunesse - et à l'intérieur de ce paquet il y avait tout un tas de petits cadeaux attentionnés- chacun portant un petit mot ainsi qu'une lettre.  Cela a permis de changer l'aspect de cette journée morose.  Ce n'était pas les cadeaux mais, encore une fois, le fait qu'il avait quelqu'un, quelque part qui me soutenait, et qui me redonnait de la force.
passez un bon weekend,
dépêchez vous.

Publié par Caroline à l'adresse 09:30 5 commentaires

jeudi 4 mars 2010

Ceux qui Donnent contre Ceux qui Prennent

the givers and takers

hier soir, je me sentais un peu déprimée car je suis encore retournée chez le médecin pour apprendre que cette fois-ci j'avais une bronchite et qu'il va falloir prendre à nouveau des antibiotiques, alors que je viens juste d'arrêter d'en prendre pour un autre problème.  Et à force de tousser constamment afin de me dégager les poumons je me fatigue.

Et puis donc, j'ai reçu un email d'une dame qui lit mon blog régulièrement et qui a fait ma connaissance brièvement, mais à ma grande honte, je ne me la rappelais pas, et qui m'a proposé de traduire tous mes blogs en français.  J'ai été vraiment touchée, car bien que j'aie eu d'autres offres, celle-là venait d'une personne qui m'était relativement inconnue, et cela m'a fait penser à tous ces gens qui sont si généreux sans raison et combien je suis chanceuse de les avoir trouvés.

J'ai un ami qui me donne des séances de reiki
J'ai un ami qui me donne des massages
J'ai un ami qui me donne des cours de pilâtes
j'en ai qui m'accompagne pendant mes promenades
qui me rendent visitent à la fin d'une longue journée de travail
qui m'envoient des DVD
qui collectent des dons pour mes oeuvres caritatives
et vous tous qui lisez mon blog et qui me donnez du courage
Et cela me fait penser: qui profite plus de la vie - ceux qui donnent de façon désintéressée, ou ceux qui ne pensent qu'à prendre? Cela me fait douter de la sorte de personne que j'étais avant de tomber malade.
je me sens un peu mieux aujourd'hui car la toux s'est déjà atténuée un peu.  Le soleil brille à nouveau.

Publié par Caroline à l'adresse 11:35 6 commentaires

mercredi 3 mars 2010

La Chance

Luck

J’étais en train de penser à ce que disent les gens, que l’on crée soi-même sa chance et que la réussite résulte de travail assidu et d’un peu de chance et j’en conclus que seulement les gens qui estiment qu’ils sont « arrivés » peuvent dire de telles choses. Je suis sûre que c’est une question de jeté de dés. La vie n’est pas juste, il y a des gens qui traversent la vie comme un voilier au large, d’autres qui portent leurs fardeaux dès la naissance.

Comment concilier le fait que l’on élève ses enfants comme d’honnêtes citoyens, bons, travailleurs, responsables, en récompense de quoi vous obtiendrez ce que vous méritez. Alors, si souvent ce n’est pas le cas et que ceux qui méritent une vie heureuse en suivant ces règles sont accablés par la malchance, que cela porte sur la santé, la pauvreté, les tragédies à répétition, qui ne pourront jamais être vaincues par le travail, aussi acharné soit il? Au moment où on a su pour la première fois que j’avais le cancer, je me souviens que mon fils a considéré son école comme responsable – et puis ce fut le tour de la maison dans laquelle nous avions emménagée à la même période – il disait que cela avait porté malchance. Je suppose qu’il avait besoin de le définir et c’était sa manière d’y faire face. Changer d’école et déménager et hop la malchance disparaitrait! Si seulement cela pouvait être aussi simple!


Mes frères et ma sœur ont eu de la chance financièrement parlant et ils attribuent cette chance au travail et ils méritent la liberté que cela leur apporte, de ne pas s’angoisser des factures impayées, mais ils n’ont pas travaillé plus que moi dans leur vies, seulement ils ont été assez intelligent pour être là où il fallait et au bon moment. Parmi nous quatre, j’ai été celle qui a eu également la malchance d’être frappée par le cancer.
Alors, quelles leçons donner à vos enfants ?

Je suppose c’est de ne pas s’attendre à quoi que ce soit mais d’apprécier ce que l’on a déjà, de se respecter, d’avoir de bonnes manières, de regarder le monde et le voir pour ce qu’il est, avec tous ses défauts et imperfections, et de savoir que vous ne pouvez faire que ce qui vous rendra une meilleure personne. C’est bon de se passionner de quelque chose, mais ne pensez pas que la vie vous doit quoi que ce soit. Je suis désolée si cela semble être une divagation incohérente, mais vous savez, le « courant de conscience » etc. et puis je n’ai pas non plus de psychiatre…..

J’ai eu des nouvelles d’une amie qui vient de devenir grandparent pour la première fois et elle est fière comme un paon, et je suis si contente pour elle. Je pense qu’il y a rien de tel qu’une nouvelle vie, surtout une vie chérie.

Il y a du soleil a nouveau et je devrais vraiment aller passer un peu de temps sous ses rayons – j’espère que votre journée se passe bien.

Publié par Caroline à l'adresse 00:34 6 commentaires

lundi 1 mars 2010

choisir la vie paisible ou tenter sa chance

opting for the quiet life or having a go

J'attendais avec impatience samedi soir car mon mari et moi avions été invités à une soirée entre amis "choisis" (c'est à dire des gens qui sont au courant de mon état, donc je ne me faisais pas de soucis sur la manière dont ils pouvaient réagir).  Il ne devait pas y avoir trop de monde, juste assez pour bien s'entendre et pour apprécier un peu de musique et, si j'avais la force, pour danser avec mon homme et mes amies.
Alors, j'ai bien pris soin de me reposer toute la journée afin de conserver mon énergie.
Mais mon corps n'en était pas capable - je ne pouvais tout simplement pas contrôler la salive qui remplissait ma bouche, je n'arrêtais pas de tousser jusqu'à cracher du sang; juste un peu et cela s'est bientôt arrêté.
J'ai quand même pu faire un bop ou deux sur l'air de quelques bons vieux tubes et cela m'a fait plaisir d'essayer de papoter, à l'aide de mon tableau blanc, avec quelques amis que je n'avais pas vus depuis belle lurette, et je suis contente d'y avoir été, même si j'ai été la première à partir.

Or, le lendemain matin je ne me suis pas senti bien, et je ne sais pas s'il y avait une part psychologique, d'avoir regardé avec envie les gens qui chantaient de tout coeur sur les chansons des Beatles, et qui riaient, ou si j'étais surprise de découvrir que je ne peux plus faire physiquement grand chose .
Peut-être un peu des deux, en tout cas cela m'a bien déprimée dimanche matin mais dès l'après-midi me voilà en train de faire la cuisine, un bon vieux rôti de bœuf accompagné de Yorkshire Pudding*, qui n'était pas trop réussi pour une fille de là-bas, pour son fils chéri qui était sur le point de cheminer vers le royaume uni de nouveau et qui voulait que sa maman lui prépare de bons plats pour bien le nourrir, (bon, soyons honnête, c'est moi qui voulais en faire).

Le soleil brille à Paris alors je pense que je vais faire une petite promenade.

amitiés

Caroline

*ndlr: pâte à crêpe traditionnellement servi avec un rôti

Publié par Caroline à l'adresse 10:41